Au Québec, transporter une charge de plus de 35 tonnes par les routes publiques requiert des permis et des fardiers comportant toujours plus d'essieux, ce qui augmentent drastiquement les coûts. C'est pourquoi les excavatrice de moins de 35 tonnes sont généralement l'outil privilégié par la plupart des entrepreneurs. Mais lorsque l'ampleur du projet exige un engin plus gros, il est parfois possible de réduire le poids de l'excavatrice en démontant certains composants.
Sur les excavatrices de grande taille (30 tonnes et plus), le contrepoids est généralement installé de façon à pouvoir être monté et démonté facilement.
Cette excavatrice Volvo EC700BLC est prête à partir pour le prochain chantier. Le contrepoids et le godet ont été démontés. Notez le mécanisme avec le vérin pour hisser le contrepoids en place.
J'ai photographié l'excavatrice Volvo ci-dessus à Blainville en mai 2007, il s'agit d'un modèle EC700BLC, d'un poids en ordre de marche d'environ 70 tonnes. La machine avait été préparée afin d'être transportée là où sa taille pourrait être mise à profit. C'était la première fois que je voyais une excavatrice déshabillée de la sorte. Le vérin utilisé pour lever et abaisser le contrepoids piqua ma curiosité.
Le contrepoids sur cette excavatrice Caterpillar 385C pèse environ 12 tonnes. Notez le vérin et la chaine, similaire à ceux du mât d'un chariot élévateur.
J'ai vu ce mignon petit bouteur stationné près de la route 209 à Sainte-Clothilde de Châteauguay en juin 2006. Il s'agit d'un Case modèle 310.
À l'origine, les tracteurs chenillés étaient destinés à un usage agricole. Le potentiel de ces machines comme engin de terrassement devint rapidement évident. N'ayant pas de tracteurs chenillés à son catalogue, J.I. Case acquit l'American Tractor Company en 1957. Le bouteur sur ces photos à été assemblé à la fin des années 1950. Notez comment les vérins pour lever la lame sont attachés à une structure dédiée. Cette façon de faire trahis les origines agricoles du tracteur : sur les machines modernes c'est la calandre, préalablement renforcie, qui supporte les vérins.
Les phares en formes d'yeux de grenouille sont une autre indication de la vocation première du tracteur. Sur les machines conçues comme bouteur, les phares sont encastrés dans la calandre, afin de les protéger des branches et des débris.
Celui-ci a reçu une nouvelle couche de peinture. Notez l'absence de protecteurs par dessus les barbotins.
Nord Construction possède une flotte d'engins digne d'un musée. Cette excavatrice, photographiée dans la cour de l'entreprise en mai 2007 en est un bel exemple. Je crois qu'il s'agit d'une Koehring 466D, un modèle produit de la fin des années 1960 jusqu'au milieu des années 1970.
Le godet et les plaquettes des chenilles sont polies, indiquant que la machine était toujours utilisée de façon régulière en 2007. Pas mal pour une excavatrice de plus de 30 ans! Notez les plaquettes des chenilles sans arête, un vestige des excavatrices à câble.
Koehring se lança dans la conception et la fabrication d'excavatrices à câble dès les années 1920. Durant les années 1950, la pelle à câble devint rapidement désuète avec le développement de l'excavatrice hydraulique. Déterminé à obtenir une part de ce nouveau marché, Koehring, comme plusieurs autres manufacturiers de l'époque, se lança dans la fabrication d'excavatrices hydrauliques en adaptant les machines à câble qui figuraient déjà au catalogue. Le châssis inférieur et le cadre de la tourelle furent récupérés, les treuils, la flèche, les poulies et les câbles furent remplacés. Le résultat fut une gamme de machines comme la 466D montrée ici. Bien que toute les fonctions emploient la force hydraulique, la rotation des chenilles se faisait au moyen d'un moteur hydraulique installé sur la tourelle, relié à un arbre d'entrainement qui traversait le roulement de pivotement jusqu'au châssis inférieur. La puissance était ensuite transmise aux chenilles par l'entremise d'embrayages à griffes à commande pneumatique. Cette caractéristique constituait un désavantage marqué face aux machines fabriquées par des compétiteurs qui incorporaient des moteurs hydrauliques au châssis inférieur, permettant de contrôler chacune des chenilles indépendamment, rendant les excavatrices beaucoup plus maniables et agiles.
Cette Koehring 466D arbore toujours ses couleurs d'origines.
Le châssis inférieur et la tourelle des excavatrices modernes sont unis par le roulement de pivotement : un roulement à billes en forme de cercle permettant à la tourelle de pivoter. Les circuits hydrauliques pour l'entraînement des chenilles (ou des roues, le cas échéant) transitent par un joint tournant monté au centre du roulement de pivotement.
Il arrive occasionnellement que le roulement de pivotement doive être remplacé. Il faut alors déconnecter les conduites hydrauliques du joint tournant et séparer la tourelle du châssis inférieur. La difficulté de la tâche varie selon la taille de la machine.
Cette vidéo montre le remplacement du roulement de pivotement sur une excavatrice Volvo EC210. Notez comment la flèche et le bras de l'excavatrice sont utilisés comme cric pour soulever la tourelle.
Christie Pacific Maintenance, un atelier de réparation situé à Victoria en Australie, possède un blogue exposant l'éventail de leur expertise. Une publication a d'ailleurs été consacrée au remplacement du roulement de pivotement d'une excavatrice Kobelco SK013 (cliquez ici pour accéder au blogue). Même si la Kobelco SK013 est beaucoup plus petite que la Volvo EC210 montrée plus haut, la procédure de remplacement du roulement de pivotement demeure très similaire.
En 1937, la firme Austin-Western commercialisa ce qui allait devenir un de ses produits phare : une niveleuse dont toutes les roues sont motrices et directrices. Ces caractéristiques distinguaient les machines Austin-Western de la compétition. Durant les années 1940, Austin-Western commercialisa de nouveaux modèles à 4 roues, la série Pacer, et à 6 six roues, la série Super. La firme utilisait un système d'arbre d'entrainement et de joints universels installés sous le châssis supportant la lame. L'arbre d'entrainement transmettait le mouvement de la transmission au différentiel de l'essieu avant. Cette méthode, entièrement mécanique, rend impossible l'inclinaison des roues avant.
La photo ci-dessous fut prise à La Prairie en avril 2009. La niveleuse était garée pour la fin de semaine. J'ai de la difficulté à identifier le modèle, ce pourrait être un Super 500.
En 1950, la firme Aveling-Barford du Royaume-Uni débuta l'assemblage sous licence de niveleuses Austin-Western. Elles furent vendues dans les pays du Commonwealth sous le nom Aveling-Austin. L'entente entre les 2 firmes prit fin en 1973.
Cette niveleuse Austin-Western possède un moteur Detroit Diesel sous le capot, cela ne fait aucun doute! Notez l'arbre d'entrainement de l'essieu avant, bien visible à partir de 1:50.
Clark Equipment prit possession d'Austin-Western en 1971. Clark renouvela la gamme de niveleuses en 1973. À l'instar des niveleuses Austin-Western, toutes les roues des machines fabriquées par Clark étaient motrices et directrices. Clark abandonna finalement la fabrication de niveleuses en 1981. Durant les années 1980, le développement de la transmission hydrostatique rendit possible la fabrication de niveleuses dont toutes les roues sont motrices et dont les roues avant peuvent s'incliner (voir la John Deere 772GP mentionnée dans une publication précédente).
Au Québec, et en Amérique du Nord, les excavatrices Poclain ont toujours occupé une place marginale du marché. Le fabricant français a pourtant été un des principaux joueurs dans le développement de l'excavatrice hydraulique moderne. La rareté des spécimens et l'aura autour de la marque en font des sujets d'étude particulièrement intéressants.
Malgré une trentaine d'années de service, cette RC200 a eu droit à une nouvelle couche de peinture.
Le modèle RC200 fut produit par Poclain de 1969 à 1976. L'excavatrice qu'on voit ici fut photographiée à Saint-Jacques-le-Mineur en juillet 2008.
L'oeil averti remarquera le ventilateur, au milieu du grillage, servant au refroidissement du moteur.
Fait intéressant, la RC200 est mûe par un moteur V6 Deutz refroidi par air, pas d'antigel ou de radiateur ici.
À l'exception des panneaux latéraux du capot qui ont été remplacés par des grillages (peut-être pour offrir plus d'air au moteur Deutz?), la machine est étonnamment bien conservée.
Les moteurs hydrauliques pour l'entrainement des chenilles ont une allure différente de ceux des machines modernes.
Même si elle n'est pas aussi élégante que l'excavatrice que j'ai photographiée, cette RC200 sait encore se rendre utile.