dimanche 2 décembre 2018

Réfection de la subdivision des Adirondacks

Durant l'été 2007, le chemin de fer Canadien Pacific (CP) entreprit un programme de réfection des voies ferrées sur la subdivision des Adirondacks, entre Delson et Saint-Jean-sur-Richelieu. J'habitais à Saint-Philippe à l'époque, à environ soixante-dix mètres de la voie (point milliaire 31). La majeure partie des travaux consistait à remplacer les traverses détériorées. Les vieilles traverses furent laissées le long de la voie. C'est ce train qui fut envoyé au mois de novembre pour faire le ménage et ramasser tout ce que les équipes de réfection avaient laissé derrière elles. Notez la pelle mécanique sur un des wagons tombereaux.


Le convoi était stationné près de chez moi et je profitai de l'occasion pour prendre quelques photos. La locomotive numéro 8233 gardait la queue du train (notez le fanion rouge attaché à la chaine au centre du garde-fou, à l'avant de la machine). Il s'agit d'une GP9u, d'une puissance de 1750 chevaux vapeur, assemblée par General Motors Diesel en 1957. Elle portait le numéro 8680 à sa sortie d'usine. Elle fut remise à neuf en 1989, le CP profita de l'occasion pour couper son capot court. Le résultat de la chirurgie est plutôt agréable, même s'il n'est pas aussi joli que sur les machines du Canadien National (voir la GP9RM de l'AMT). J'ai trouvé la cloche particulièrement intéressante (en noir, au-dessus du pare-brise, entre les afficheurs numériques). C'était la première fois que je voyais une locomotive équipée d'une cloche électronique (pas de cloche et de marteau ici, seulement un circuit électronique et un haut parleur). Le site Web CPR Diesel Roster contient une image de la locomotive 8680, prise en 1986, avant sa remise à neuf (GP9 8680).



Rareté au vingt-et-unième siècle, ce train avait un fourgon de queue. Les fenêtres de ce dernier était placardées, peut-être servait-il au transport des outils et du matériel? Obligatoire sur tous les convois de marchandises, les fourgons de queue ont presque tous été envoyé à la ferraille vers la fin des années 1980. Les chemins de fer utilisent aujourd'hui des unités de queue de train, qui sont de petits appareils installés sur le dernier wagon du train. Ils sont reliés à la conduite d'air comprimé servant au freinage du convoi et permettent de monitorer la pression d'air à la queue du train et de transmettre l'information à la locomotive par radio. Lorsque le frein d'urgence est actionné dans la locomotive, une valve dans l'unité de queue de train s'ouvre et permet d'appliquer le freinage d'urgence de la queue du train en même temps que de la locomotive, réduisant le temps d'application. Les unités de queue de train possèdent aussi un feu rouge clignotant pour marquer l'arrière du convoi. L'énergie nécessaire au fonctionnement de l'unité de queue de train provient d'une batterie qui est rechargée par une dynamo entrainée par la pression d'air de la conduite de frein. Le débit d'air consommé par la dynamo est minuscule et n'a pas d'impact sur l'opération des freins.


Le premier wagon tombereau derrière le fourgon de queue piqua ma curiosité. Il s'agit d'un vieux tombereau qui a eu une seconde vie au sein du département d'entretien des voies. À l'origine, les essieux étaient équipés de paliers lisses. Ces derniers ont été convertis en roulement à rouleaux coniques (notez l'absence de capots devant les moyeux). Ce wagon semble avoir été converti en atelier mobile : des ouvertures ont été pratiquées sur les côtés, des marchepieds furent ajoutés, des rampes sont accrochées sur ses flancs et on distingue même un établi muni d'un étau à l'intérieur.


L'auteur de cette vidéo nous explique la composition et les soins que requièrent les essieux à paliers lisses.

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